Vu d’Italie (à travers le blog de Leonardo Lugaresi, notre spécialiste de Dante), ce formidable commentaire, preuve que la dernière en date des provocations de Macron ne laisse pas indifférent de l’autre côté des Alpes (enfin, dans la partie saine, celle qui n’est pas contaminée par les médias). Leonardo Lugaresi souligne la différence entre la loi 194 qui régit le « droit à l’avortement » en Italie, et l’inscription de ce droit dans la Constitution qui aura cours chez nous dès lundi. En Italie, même sous des oripeaux hypocrites, le système juridique reste en principe basé sur le principe universel du droit à la vie. En France, notre système se basera désormais sur le droit de supprimer la vie.

La France dans trois jours devient – comme je l’ai écrit dans le titre, paraphrasant le premier article de notre constitution – « une république fondée sur l’avortement ».

Un grand pas en avant … vers l’enfer.

« La France est une république fondée sur l’avortement »

Sauf improbable résipiscence (pour laquelle, dans tous les cas, il faut prier ces jours-ci !), le 4 mars prochain, lorsque les deux chambres du parlement français se réuniront en séance plénière pour délibérer définitivement à la majorité des trois cinquièmes, la France inscrira le droit à l’avortement dans sa constitution. Il est quasiment certain que cela se produira car le Sénat, où se trouve également une majorité considérée comme « conservatrice », vient d’approuver cette modification constitutionnelle par 267 voix contre 50. (Les « conservateurs » ! je vous les recommande).

Il n’est pas nécessaire d’être juriste pour comprendre la grande différence entre avoir une législation qui admet l’avortement et fixe des règles pour en réglementer la pratique sans toutefois en sanctionner explicitement le droit, comme le fait hypocritement notre loi 194 (qui ne s’intitule pas par hasard « Règles pour la protection sociale de la maternité et de l’interruption volontaire de grossesse »), et en faire un droit constitutionnel. Les deux sont une faute, mais dans un autre ordre de grandeur : c’est une chose d’avoir un système juridique basé sur le principe universel du droit à la vie mais qui prévoit en son sein une norme en contradiction flagrante avec celui-ci. Une norme qu’il faudrait d’ailleurs déclarer inconstitutionnelle si seulement on avait l’honnêteté d’admettre ce qui est naturellement évident et scientifiquement incontestable, à savoir que l’enfant conçu est un individu appartenant à l’espèce humaine : c’est pourquoi il est interdit de le dire. Tout autre est le fait de faire reposer le système lui-même sur un principe essentiellement anti-juridique tel que le droit subjectif de supprimer d’autres êtres humains. Il y a un saut qualitatif dans le mal : dans le premier cas, en effet, nous sommes face à une incohérence : grave, flagrante, inacceptable, mais une incohérence quand même. Dans le second cas, en revanche, on remédie à l’incohérence en érigeant le principe anti-juridique du « droit de tuer » en fondement de l’ensemble du système juridique. Constitutionnaliser le droit à l’avortement signifie précisément cela. Le système juridique, au lieu d’être constitué, comme il l’a toujours été, en fonction de la vie, est constitué en fonction de la mort.

C’est pourquoi la France dans trois jours devient – comme je l’ai écrit dans le titre, paraphrasant l’article 1 de notre constitution [L’Italia è una Repubblica democratica, fondata sul lavoro, ndt]. – « une république fondée sur l’avortement ». Un grand pas en avant … vers l’enfer.

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