A propos de la rumeur sur la nomination du secrétaire de Benoît XVI à la nonciature d’un pays balte, Franca Giansoldati, la vaticaniste bien introduite du Messagero cite un initié, lui aussi très bien informé, Luis Badilla, le responsable du (très regretté) Sismografo. Selon lui, la « fuite » est une manœuvre bergoglienne (il sait de quoi il parle) visant à discréditer le secrétaire, qui serait prêt à échanger la tutelle de l’héritage de Benoît XVI pour un poste qui lui assurerait la tranquillité.

L’affaire don Georg traîne depuis des années et même maintenant qu’une solution aurait été trouvée en lui confiant un rôle diplomatique dans les pays baltes, de nombreux doutes subsistent. Selon ce qu’a appris le Messaggero, tout se déroule dans les temps techniques requis par le dossier, l’approbation semble avoir été effectivement transmise aux chancelleries concernées, mais la sortie du livre du pape « El Sucessor » alimente des réflexions qui ne sont pas des moindres.

Pour l’ancien secrétaire de Benoît XVI, la tâche diplomatique actuelle risque de ne pas s’avérer facile. Un diplomate expérimenté commente [cf. Gänswein nonce? une claque à la diplomatie vaticane et un affront au pays destinataire]:

« On se demande quelle crédibilité peut avoir un représentant papal qui a été défini par celui qu’il représente, c’est-à-dire le pape, à travers un livre qui vient d’être publié et diffusé dans le monde entier, comme une personne peu recommandable, au comportement douteux, voire déloyal.

Les adjectifs consacrés à la figure de l’ancien secrétaire personnel de Benoît XVI sont vraiment lourds et passeront difficilement inaperçus dans un futur emploi dans une nonciature ».

(…)

Fin observateur des choses du Vatican, Luis Badilla, ancien directeur et fondateur du Sismografo, a parlé d’une stratégie précise consistant à faire filtrer par « la salle de presse parallèle de Sainte Marthe » et non par les canaux officiels la nouvelle selon laquelle François avait réellement pardonné à Gänswein, oubliant toutes les anicroches et les inconvenances passées.

« Faire circuler cette éventualité en utilisant ce qu’on nomme la salle de presse de Sainte Marthe, pourrait être une tentative d’atténuer les critiques adressées au Pape pour son comportement dans cette affaire, qu’il raconte dans le livre, et donner l’idée, bien qu’improbable, que Gänswein vend la garde de l’héritage humain de Ratzinger pour une nonciature, où il pourra vivre tranquillement et loin des hostilités ».

(source)

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